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Beaucoup attendront l’été prochain avant de reprendre la route, mais encore faut-il bien préparer leur stockage afin d’éviter les mauvaises surprises au redémarrage.

La plupart des amateurs de voitures anciennes utilisent leur monture avec parcimonie afin d’assurer leur préservation. Ballade du dimanche, sortie en rallye ou au mieux départ en vacances, elles font l’objet par définition d’un usage de loisir auquel la belle saison est propice. Durant l’hiver, l’humidité, le froid voire le sel sur les routes incitent les propriétaires à laisser les voitures d’époque à l’abri, d’autant plus leurs performances dynamiques d’un autre temps sont le plus handicapantes dans ces conditions. Reste qu’une automobile est un objet complexe qui est susceptible de se dégrader même à l’arrêt. Heureusement, de nombreuses bonnes habitudes permettent de limiter au maximum ce vieillissement. Nous essayons ici d’en faire ici un inventaire non exhaustif.

 

1 : Où et comment stocker son automobile ancienne ?

Ettore Bugatti recommandait à ses clients de garer ses « Pur-Sang » exclusivement dans des garages chauffés afin d’éviter tout problème au démarrage. Un environnement certes idéal pour une ancienne mais que peu peuvent s’offrir, surtout en période de disette énergétique.

A défaut, il faut s’assurer que l’endroit soit au sec et à l’abri de la lumière. Car si l’humidité favorise la rouille, les UV accélèrent quant à eux le vieillissement des caoutchoucs, des peintures et des plastiques pour les voitures plus récentes. L’idéal est bien entendu un sol en dur protégé de l’humidité mais la terre battue n’est pas toujours néfaste si l’endroit est correctement ventilé. Il convient d’éloigner un minimum les voitures des murs, particulièrement ceux en pierres pour éviter les remontées et les poches d’humidité. On a déjà vu des trésors ressortir d’une longue période de sommeil rouillés d’un seul côté… Évidemment, il convient de veiller pour ceux qui stockent dans des vieux bâtiments que l’auto ne soit pas stationnée juste en dessous d’une tuile défectueuse laissant passer l’eau.

 

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Stockage voiture de collection dans un hangar

 

Dans le même esprit, ceux qui utilisent des housses de protection sont bien inspirés d’utiliser des modèles respirants qui permettent une ventilation, essentielle pour lutter contre la rouille. Il n’est d’ailleurs pas inutile de bien nettoyer les dessous de l’auto avant de la remiser, afin d’éviter les accumulations de boue propices à la peste brune.

Il convient également de laver la carrosserie afin d’éviter les micro-rayures si une bâche est posée et de retirer toute déjection d’oiseau ou trace de sève susceptibles sur la durée d’endommager la peinture. Il est également conseillé de laisser les vitres entr’ouvertes pour, là encore permettre la ventilation et éviter la formation accélérée de moisissures à l’intérieur de l’habitacle. Il est préférable d’éviter d’installer des bacs à sels à l’intérieur des voitures : une fausse bonne idée propice aux mauvaises manipulations. Enfin, ne pas négliger l’appétit de nos amis les rongeurs, qui avouent parfois un goût coupable pour les circuits électriques et trouvent parfois refuge dans les habitacles où ils font des ravages. Disposer des pièges aux alentours de l’auto est une précaution utile.

 

2 : Soigner sa mécanique

Une longue période stockage peut être synonyme de problèmes au moment du réveil. Un peu de bon sens permet d’éviter la plupart d’entre eux.

Il convient en premier lieu de déconnecter la batterie ou d’actionner le coupe circuit pour celles qui en disposent : hormis certains véhicules très anciens, les voitures consomment un peu de courant même à l’arrêt. De quoi faire rendre l’âme aux accumulateurs, inévitablement mis à l’épreuve par l’inactivité et le froid hivernal. Bien entendu, l’idéal est de pouvoir les laisser en charge en permanence grâce aux petits chargeurs dédiés bien connus de certains collectionneurs. A défaut, il ne sera pas inutile de les recharger au moment du réveil.

 

Du côté du refroidissement, ceux qui ont conservé la mauvaise habitude d’utiliser de l’eau doivent impérativement vidanger leur circuit avant l’hiver et utiliser du liquide de refroidissement dédié, sous peine de faire éclater leur bloc moteur en cas de gel. Là encore, le cas s’est vu plus d’une fois. A contrario, il faut veiller pendant le stockage à ce que tous les circuits du moteur soient scellés : bougies, filtre à air, bouchon de radiateur ou de vase d’expansion doivent être impérativement vissés. 

Enfin, il est recommandé de stationner sa voiture réservoir d’essence plein, afin d’éviter la formation de rouille à l’intérieur et les problèmes de carburation qui en résulteraient. Durant l’hiver, il peut être tentant de redémarrer régulièrement sa mécanique. Une pratique que nous avons tendance à déconseiller de renouveler trop fréquemment : sauf sur les voitures plus modernes, le démarrage à froid après une longue inactivité est un moment critique pour une mécanique ancienne, durant lequel un défaut de lubrification est susceptible de se produire lors des premiers instants tandis que le mélange excessivement riche induit par le starter est susceptible d’user rapidement les cylindres. A cela, nous préférons recommander si possible de faire tourner régulièrement le moteur au démarreur ou à la main après avoir démonté les bougies et déconnecté l’alimentation en carburant. Une manière d’assurer une lubrification régulière et complète et d’allonger la durée de vie des joints du haut moteur. On prendra soin de renouveler l’opération avant de remettre en route l’auto pour la belle saison.

 

3 : Préserver le freinage et les trains roulants

 

Combien d’amateurs se sont vus contrains de refaire les cylindres de roue ou le freinage après une longue immobilisation ? S’il n’est pas toujours possible d’éviter ce moment désagréable, il peut être utile de procéder une purge du circuit avant la mise en sommeil afin de supprimer toutes les impuretés susceptibles de provoquer le grippage des étriers ou cylindres de roue et éviter que le liquide se charge trop en eau. Trop d’automobilistes négligent cette opération qui doit pourtant être réalisée au moins tous les deux ans. Certains appareils modernes, peu coûteux, permettent aujourd’hui de la réaliser facilement, sans recours à un tiers pour pomper sur les freins.

Toujours au chapitre freinage, il est déconseillé de stocker une voiture frein à main serré, ce qui est propice au grippage du système : préférer des cales pour l’immobiliser.

Du côté des pneus, il est recommandé de les surgonfler avant l’immobilisation afin d’éviter les déformations provoquées par la masse de la voiture. C’est particulièrement vrai pour les modèles particulièrement lourds ou équipé de pneus étroits et hauts, plus sujets à déformation. Là encore, il existe de nos jours de petits appareils modernes rechargeable par USB, peu coûteux qui permettent de gonfler à domicile. Enfin, pour éviter d’accélérer l’usure des suspensions, résister à l’envie d’utiliser l’auto pour stocker durablement des objets lourds.

S’il est de notoriété publique qu’une automobile s’use lorsqu’elle n’est pas utilisée, la vérité de cet adage varie beaucoup selon les conditions du stockage. C’est pourquoi l’état des fameuses « sorties de grange » ou de garage qui font les gorges chaudes des médias est tellement variable après de nombreuses années d’inactivité. A méditer avant d’entrer dans la saison froide…

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Écrit par Rétro+ Publié le

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