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Si la crise sanitaire a mis en cause les salons et les rallyes, elle n’a pas entamé le goût pour les automobiles classiques. En témoigne la solidité du marché des enchères. En dépit de mesures sanitaires renforcées, les ventes continuent et les grandes tendances observées ces dernières années se confirment. 

Pour les maisons de ventes aux enchères, le confinement et la crise sanitaire ont représenté un véritable défi. Comment continuer à organiser des vacations alors qu’elles réunissaient enchérisseurs et spectateurs dans des salles fermées propices à la contagion ?

Passé le premier choc du confinement de mars 2020 qui a entraîné de nombreuses annulations, elles ont rapidement trouvé la parade. D’abord en instaurant des mesures sanitaires strictes : visites des lots sur rendez-vous, limitation du nombre de personnes lors des événements et bien sûr port du masque et distanciation de rigueur. Pour beaucoup, la crise a engendré une accélération d’un processus déjà enclenché : celui de la digitalisation des enchères, grâce à des plateformes numériques dédiées. Et les enchérisseurs eux-mêmes ont répondu à l’appel : dès mars 2020, de grandes ventes automobiles organisées exclusivement en ligne ont connu le succès.

De fait, la saison a repris de plus belle dès l’été, et malgré l’annulation des grands Salons comme Rétromobile à Paris et Epoqu’Auto à Lyon, les grands rendez-vous de la saison ont été maintenus. C’est le cas par exemple de la vente Artcurial Motors de février à Paris qui a bien eu lieu le 5 février 2021, de la vente Aguttes de fin d’année organisée le 13 décembre 2020 ou encore de celles d’Osenat du 21 décembre dernier.

Cette réalité visible sur le marché français se confirme également à l’étranger, les grands établissements américains et britanniques ayant poursuivi leur activité presque normalement en 2020 et au début de l’année 2021. 

Les grands records de l’année

Après avoir connu une inflation continue jusqu’au milieu des années 2010, le marché des automobiles classiques connaît depuis quelques années une stabilisation. Les records d’enchères se font plus rares, ce qui n’empêche pas quelques lots exceptionnels d’obtenir des prix considérables. Début 2021, le titre de la voiture la plus chère vendue sur le territoire français revient sans surprise à la Matra 670-01 victorieuse aux 24 Heures du Mans 1972, adjugée 6 907 200 € lors de la vente « La Parisienne » d’Artcurial du 5 février.

En 2020, ce sont des Bugatti qui ont tenu le haut de l’affiche dans le monde avec en premier lieu la 59 de 1934 ex Leopold de Belgique adjugée plus de 10 millions d’euros par Gooding & Co le 5 septembre à Londres ou encore une 57S Atalante de 1937 qui a largement dépassé les 9 millions d’euros lors de la même session.

La vente la plus spectaculaire de ces derniers mois reste cependant celle des trois prototypes Alfa Romeo B.A.T. carrossés par Franco Scaglione pour Bertone entre 1953 et 1955. Vendus en lot insécable, ils ont été emportés pour près de 14 millions d’euros à New-York le 30 octobre dernier lors d’une vente Sothebys.

L’authenticité et les youngtimers en vedette

Si les Ferrari, Porsche et autres grandes classiques des années 30 réalisent toujours des enchères élevées, ce ne sont plus elles qui connaissent les plus fortes augmentations.

En revanche, jamais le marché n’a été autant amateur de modèles authentiques jamais restaurés ou dotés d’historiques uniques. Certains exemplaires en état d’origine dotées de le peinture d’origine passées parviennent à obtenir des enchères plus élevées que leur équivalent ayant bénéficié d’une restauration en état concours. L’identité de leurs propriétaires passés peut également occasionner une forte surévaluation. En la matière, l’exemple le plus frappant de l’année 2020 en France est cette Ferrari 512 TR ayant appartenu à Johnny Hallyday, adjugée 270 000 € à Solterre le 26 septembre par Montargis Enchères, soit largement plus du double de sa cote habituelle.

On observe toujours un intérêt très fort pour ce que l’on appelle les Youngtimers, ces anciennes d’après 1980. Il ne se limite plus aux versions sportives des Peugeot 205 ou BMW Série 3 mais concerne des exemplaires beaucoup plus modestes pour peu qu’ils soient en très bel état d’origine. Ainsi, une modeste Citroën Visa Club, certes très peu kilométrée, a obtenu 15 900 € lors de la vente Aguttes du musée de l’Aventure Peugeot du 20 septembre 2020 à Sochaux !

Parmi les tendances fortes du moment, notons enfin un fort appétit pour les anciens 4X4 de franchissement authentiques tels que les Toyota Land Cruiser, Land Rover et autres Nissan Patrol. Rares en bon état, ils appartiennent à une catégorie de voiture en voie de disparition et suscitent la nostalgie. Les cas de modèles entièrement restaurés dépassant les 50 000 € ne sont plus rares.

Notons enfin la baisse modeste mais continue de certains modèles d’avant-guerre. Un peu oubliées par les nouvelles générations, les populaires françaises telles que les Peugeot 201, Citroën Traction 4 cylindres et plus encore les marques disparues marquent le pas et passent désormais largement au-dessous de la barre des 10 000 € sauf s’il elles ont fait l’objet d’une restauration exceptionnelle.

Plus raisonnable mais toujours soutenu, le marché des classiques s’est assaini, mettant fin à la plupart des phénomènes de spéculation qui le frappaient voici encore quelques années. Une excellente nouvelle pour les collectionneurs authentiques.

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Écrit par Rétro+ Publié le

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