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Après Grenoble, le Grand Lyon et Paris, de nombreuses villes et métropoles françaises sont sur le point d’interdire la circulation des voitures polluantes. Des associations combattent pour permettre aux classiques d’échapper à ces restrictions.

Devant de multiples condamnations de la France par les juridictions européennes pour inaction face à la pollution, l’État français a décidé de passer la vitesse supérieure dans la mise en place d’interdictions de circuler pour les véhicules anciens en ville. Il suit l’exemple d’autres pays européens à commencer par l’Allemagne, où ces restrictions sont en place depuis de nombreuses années dans 55 villes. Cela passe dans l’Hexagone par l’article 27 de la Loi Climat adopté à l’Assemblée Nationale le 11 avril 2021.

La régulation de la circulation des véhicules anciens en ville

Il prévoit la mise en place de zones d’interdiction de circulation pour les véhicules anciens dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici fin 2024. Ces ZFE, basées sur le système de vignettes Crit’Air, basées sur le type de carburant et l’année d’immatriculation, sont cependant déjà en application dans le Grand Paris, à Grenoble et dans le Grand Lyon et devraient être mises en place pour la première fois d’ici 2022 dans les métropoles de Rouen, Aix Marseille, Lille, Strasbourg, Toulon, Nice, Montpellier et Toulouse. Là où cela se complique, c’est que les communautés conservent une grande latitude d’application des mesures. Ainsi, l’interdiction ne s’applique pas à Paris la nuit et le week-end mais devrait être de rigueur toute la semaine, 24 H sur 24 à Lille et Toulouse, y compris sur les autoroutes de transit. Si pour l’instant les contrôles sont rares dans les zones déjà concernées, le gouvernement a déjà annoncé son intention de mettre en place des radars dédiés et de faire entrer ces interdictions dans le champ des contraventions sanctionnées par la vidéo-verbalisation dès 2021.

Les voitures de collection en première ligne 

Antérieures par définition à 1997, sauf quelques rares cas de « youngtimers », toutes les voitures de collection sont par définition concernées par l’interdiction, puisqu’elles rentrent dans la catégorie des voitures « sans vignette ». Seules exceptions à la règle, celles qui fonctionnent au GPL, ce carburant permettant de bénéficier de la vignette Crit’Air 1… un cas pour le moins rare. 

Voilà qui représente une menace non seulement pour les collectionneurs habitant dans les zones concernées mais aussi pour toute une économie de restaurateurs et de réparateurs, dont beaucoup sont établis en ville.

La FFVE défend les intérêts de circulation des « anciennes » 

Logiquement, la principale fédération représentant les collectionneurs, la FFVE, s’est emparée du dossier, qui figure en tête de ses priorités. Son objectif est de défendre avant tout les véhicules équipés de cartes grises de collection, pour lesquelles elle délivre des attestations. Elle a donc engagé des pourparlers avec toutes les autorités régionales concernées en mettant en avant à chaque fois les mêmes arguments. Selon elle, les voitures en carte grise de collection représentent 0,5 % du parc automobile, roulent 15 fois moins que les autres et sont à 95 % des modèles essence. Toujours selon son argumentation, leur interdiction serait non seulement sans effet sur la pollution, mais porterait atteinte à un patrimoine centenaire et à un secteur qui totalise 20 000 emplois en France. D’autres associations, comme la Fédération Véhicules Patrimoine et Passion, militent quant à elles pour une exemption pour tous les véhicules de plus de 30 ans sans distinction de carte grise.

Un défi régional et national

L’objectif de la FFVE est d’obtenir dans toutes les nouvelles zones d’interdiction une exemption telle que celle qui existe déjà dans le Grand Paris et Grenoble. Au niveau national, elle a également cherché à promouvoir l’idée d’une vignette collection, similaire dans son principe à ce que l’Allemagne a mis en place avec des plaques d’immatriculation réservées aux véhicules historiques, qui leur permettent de continuer à circuler. Un projet qui s’est concrétisé par l’adoption par le Sénat le 11 mars 2021 d’une proposition de loi déposée par le sénateur Jean-Pierre Moga. Un vote qui n’a pour l’instant pas d’impact réel, l’Assemblée Nationale ayant le dernier mot sur le plan législatif. Néanmoins, un projet y est également en préparation : il devrait être examiné lors de la navette législative, à une date encore indéfinie.

Pour les 11 agglomérations concernées par les ZFE dès 2021, la décision définitive d’exempter les voitures dotées de carte grise de collection dépend des conseils métropolitains qui doivent encore délibérer. En attendant, ces derniers ont décidé à Lille et Toulouse de reporter la mise en place des ZFE à début 2022 pour la première et la rentrée 2021 pour la deuxième, en réaction à la crise sanitaire. Assurément explosif, le sujet restera donc au cœur de l’actualité pour les collectionneurs dans les mois et les années à venir.

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Écrit par Rétro+ Publié le

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