Le moteur diesel reste encore très apprécié des automobilistes français pour ses qualités économiques. Il nécessite cependant un entretien spécifique trop souvent ignoré.
Même si le diesel constitue une part de plus en plus faible des ventes de véhicules neufs, il représente encore plus de la moitié des voitures immatriculées en France avec 50,7 % du parc roulant en 2023 selon les dernières données statistiques de l’Etat. Plus d’un automobiliste sur deux est donc concerné par les problématiques d’entretien de ces motorisations, qui brillent toujours par leurs consommations basses et leur couple à bas régime, particulièrement utile à l’heure où les véhicules s’alourdissent tant et plus. Néanmoins, ces moteurs encore appréciés se caractérisent par leurs nombreuses spécificités qui entraînent des contraintes d’entretien.
Des moteurs de plus en plus complexes
Par rapport à un moteur essence, un moteur diesel se distingue bien entendu par la nature du carburant qu’il ingère, le gazole, et par son allumage dit « spontané », c’est-à-dire que la combustion n’est pas provoquée par l’étincelle des bougies mais par la compression de l’air qui entraîne l’auto-inflammation du mélange. Ce type de moteur a commencé à connaître une forte diffusion auprès des particuliers en France à partir des chocs pétroliers des années 70, l’économie de carburant devenant alors une préoccupation majeure. La plupart des véhicules concernés utilisaient alors des moteurs atmosphériques peu puissants. A partir du début des années 80, une technologie a permis d’améliorer l’agrément : le turbo. C’était le début d’une course à la puissance mais aussi à la complexité. L’injection directe à la fin des années 80, la rampe commune dans les années 90 ont participé à la popularité de ces moteurs qui ont également dû faire face à des normes antipollution toujours plus exigeantes. Ces dernières ont à leur tour imposé de nombreux systèmes de plus en plus complexes : catalyseur, vanne EGR, filtres à particules, système Adblue. Des dispositifs qui nécessitent en retour de la part des utilisateurs un entretien exigeant : le temps des diesels « incassables » en toutes circonstances n’est plus.
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Un usage différent
Le bon entretien d’un moteur diesel commence par la façon de l’utiliser : de par sa conception même, il monte en température moins vite et préfère les longs trajets routiers et autoroutiers, également bien plus favorables à la régénération des filtres à particules que les petites courses en ville. Bien entendu, il convient d’éviter de les brusquer à froid, mais aussi de le laisser tourner quelques dizaines de secondes avant de l’éteindre : une petite procédure qui permet de refroidir le turbo et allonger considérablement sa durée de vie.
Une vidange cruciale
Comme tout moteur à combustion, l’huile joue un rôle crucial pour le bon fonctionnement d’un moteur diesel : elle le préserve de l’usure mais se charge avec le temps d’impuretés et perd ses propriétés. Elle fait partie des opérations d’entretien à réaliser régulièrement. Avec le temps, les constructeurs ont eu tendance à allonger leur périodicité afin de diminuer les coûts prévisionnels d’entretien, notamment pour séduire les acheteurs professionnels. C’est pourquoi il convient plus que jamais de les respecter et de ne pas considérer ces préconisations comme excessives. Elles diffèrent bien entendu selon les moteurs et méritent d’être rapprochées sur des véhicules à kilométrage élevé.
Des spécificités sur les moteurs récents
Nous l’avons dit, les moteurs récents disposent d’équipements de dépollutions spécifiques imposés par la réglementation : le filtre à particules est ainsi obligatoire pour les diesels pour tous les véhicules neufs immatriculés à partir de janvier 2011, mais il a été introduit sur de nombreux modèles dès le début des années 2000. Sa régénération apparaît cruciale pour éviter son colmatage. C’est pourquoi il est nécessaire de rouler régulièrement quelques minutes à plus de 3000 tr/min pour que l’opération se déroule automatiquement : une bonne habitude qui permet également de nettoyer la vanne EGR, source courante de pannes lorsqu’elle s’encrasse. De quoi éviter leur nettoyage par des professionnels ou dans bien des cas, de coûteux remplacements.
L’Adblue, une nouvelle source potentielle de pannes
Les catalyseurs SCR fonctionnant grâce à l’urée, c’est-à-dire l’Adblue, ne sont pas obligatoires par principe, mais la sévérisation des normes de pollution a imposé leur généralisation progressive sur les moteurs diesel à partir de 2014, date d’entrée en vigueur de la norme Euro 6. Ce système nécessite de faire régulièrement l’appoint de ce liquide bleu. Dans le cas contraire, le moteur est programmé pour ne plus redémarrer : un message apparaît alors au tableau de bord signalant au conducteur le kilométrage qu’il pourra encore réaliser sans remplir le réservoir. Il est crucial d’utiliser un additif de qualité conforme aux préconisations du manuel de bord, car un liquide non certifié peut provoquer de graves dysfonctionnements du système. Là encore la vigilance est de mise. Même si les systèmes de dépollution n’apportent pas un gain direct pour l’utilisateur, leur bon fonctionnement apparaît crucial. Il est bien entendu strictement interdit de les supprimer !
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Écrit par pclazer — Publié le